Lucie Delarue-Mardrus, La Cathédrale de Strasbourg

Dehors la tour, et sa jumelle
Tour invisible mais que l’on voit
Restée un rêve de la foi,
À côté de l’autre, aussi belle ;

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Château de la Vierge,
Sculpté par cent mille mains en poussière,
Grand cri de la mysticité
Pour toujours figé dans la pierre ;

Rouge d’un éternel couchant,
La cathédrale étend son ombre
Et chante son suprême chant
Parmi la ville claire et sombre.

Dedans, la ténèbre est en feu
Par cent fenêtres lumineuses,
Il pleut des pierres lumineuses.
L’obscurité murmure : « Dieu ! »

Ô cathédrale sans pareille,
Témoin de siècles flamboyants,
Salut à toi, vieille merveille
Qui refait de nous des croyants !

Mort et Printemps, 1932
Ill. : Richard Brunck de Freundeck

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