Promeneur, si tu passes par Strasbourg,
Restes-y la nuit et hâte toi au petit jour ;
Avec un peu de chance, tu l’apercevras ;
Sur la place de la République, trônant au milieu des magnolias,
Ou depuis la Petite France,
Sublimant tes vacances ;
Perçant la brume matinale
Avec une classe loin d’être banale;
Habillant sa flèche de soleil
Pour un éclat sans pareil ;
Dans la matinale fraîcheur,
Accueillant ses premiers visiteurs,
Au milieu d’un défilé de livreurs,
Affairés pour te permettre de profiter à la bonne heure
De ces petits bonheurs qui donnent à la vie sa saveur ;
Oui, même du ballet des éboueurs,
Qui dès l’aube nous évitent bien des mauvaises odeurs…
Promeneur, si tu t’intéresses à l’Histoire,
Garde bien ces quelques lignes en mémoire;
Elles te permettront peut-être de dénicher un trésor
Qui après un millénaire scintille encore ;
Un trésor qu’on aurait pu croire perdu
Si Maurice Lebrun, du contraire n’avait pas été convaincu ;
Mais ce 23 novembre les pleurs
Ont laissé place au retour des couleurs ;
Dans une ambiance d’euphorie générale,
Il a gravit les marches non sans mal,
Pour hisser au sommet
Le drapeau tricolore tellement français,
Pour qu’enfin l’Alsace puisse être en paix !
Promeneur, si tu passes sur la place,
N’oublie pas de t’arrêter !
Pour entendre les cloches sonner ou en été
Pour admirer la subtile conjugaison
Faite de lumières et de sons,
Pour un moment de rêve et d’évasion,
Et de temps en temps tu entendras même le Grand Bourdon
Qui annonce un grand jour
À la Cathédrale de Strasbourg !
David Gantou-Ingold