Victor Beyer et les Amis de la Cathédrale

Victor Beyer (Strasbourg, 1920-2017) bénéficie maintenant d’une notice Wikipédia de qualité, amplement méritée. Sa carrière de conservateur de musées a été remarquable. Il l’a commencée à Strasbourg, auprès de Hans Haug, qui lui confie sa propre création, le Musée de l’Œuvre Notre-Dame. En 1964, il lui succède à la tête des musées municipaux. 10 ans plus tard, il est appelé au Musée du Louvre, puis à la tête de l’Inspection générale des musées classés et contrôlés pour des missions qui l’emmèneront jusqu’en Nouvelle-Calédonie.

Il maintient toutefois des liens forts avec l’Alsace. Sa première grande étude, sa thèse de l’École du Louvre, porte sur la sculpture strasbourgeoise au XIVe siècle (1948) ; sa dernière sur les vitraux de l’église des Dominicains de Strasbourg (2007). Soit plus d’un demi-siècle consacré à l’art du Moyen Âge alsacien.

Son action s’incarne dans un troisième volet, l’engagement associatif. Ses obligations professionnelles ne lui permettaient pas de briguer des fonctions contraignantes, et son passage à la présidence de la Fédération des sociétés d’histoire et d’archéologie d’Alsace de 1974 à 1977 fait figure d’exception. Mais il s’impliquait volontiers dans les comités directeurs, où il était très écouté. La Société des Amis de la Cathédrale ne fait pas exception.

Ses études achevées à Paris après les éprouvantes années de guerre sous uniforme allemand, Victor Beyer est nommé assistant aux musées de Strasbourg en 1948. Très vite, le président de la Société, l’abbé Joseph Walter, l’attire au comité de direction : l’association sort de plusieurs années de sommeil et il s’agit de la relever. Victor Beyer a deux atouts : son excellence historique… et sa confession protestante. L’abbé Walter donne ainsi une impulsion proprement scientifique au nouveau comité, avant de s’en retirer à plus de 65 ans. Durant les décennies suivantes, Victor Beyer fournit plusieurs articles pour le bulletin, relit, propose, s’implique… En 1966, il est élu 2e vice-président ; en 1995, 1er vice-président. Il démissionne en 2013, à 93 ans.

Le tome 24 de notre bulletin, pour l’an 2000, lui a été offert : le président Jean-Paul Lingelser y dresse un émouvant portrait et rassemble sa bibliographie. C’est un autre président, Francis Klakocer, qui aura la triste tâche de rédiger son éloge funèbre en 2017.

Julien Louis

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